Chocs climatiques répétés : les agriculteurs sous pression

Extrêmes climatiques, les crises s’enchaînent et acculent les agriculteurs

La semaine du 9 octobre, la tempête Kirk a balayé la France avec des précipitations très importantes en un court laps de temps, amplifiées par le changement climatique.  Ils interviennent dans un contexte difficile pour nombre d’agriculteurs français : la période des semis ou des récoltes pour certaines cultures. Cet événement s’ajoute à une succession d’autres évènements climatiques : inondations au printemps, douceur anormale en hiver, sécheresse de 2022 et début 2023. Ces crises se succèdent depuis plusieurs années et s’entretiennent les unes les autres, font baisser les rendements, augmentent les coûts, rendent l’adaptation de plus en plus difficile. 

L’association Conséquences revient dans un dossier sur ces crises à répétitions et leurs conséquences avec l’agroclimatologue Serge Zaka et plusieurs témoignages d’agriculteurs, dans l’Oise, en Loire Atlantique, dans le Loiret ou dans l’Aude. 

Faits marquants : 

  • Les précipitations extrêmes, comme lors de la tempête Kirk, sont amplifiés par le changement climatique d’origine humaine (+ 20% de pluies) 
  • Ces extrêmes climatiques humides, secs, chauds, et leur répétition sont un des facteurs qui rend le métier d’agriculteur de plus en plus difficile
  • l’assurance récolte telle qu’elle existe aujourd’hui ne répond pas à ces crises à répétition, favorise davantage les grandes exploitations et la monoculture
  • Pour s’adapter à l’accélération du changement climatique à venir, la diversification, des sols plus vivants et recouverts sont parmi les solutions à privilégier 
  • Les chocs climatiques à répétition réduisent encore les maigres marges des exploitations et des agriculteurs, déjà mal rémunérés, et ne leur permettent pas de s’adapter au climat futur. Les agriculteurs se sentent seuls face à un risque systémique. 

Dans la lignées des témoignages recueillis, un sondage diffusé le 8 octobre, sur le rapport des agriculteurs français à la transition écologique, montraient une profession consciente voire inquiète des impacts du changement climatique, en demande de solution : 

  • 67% des agriculteurs pensent que les dégâts provoqués par le changement climatique et les pollutions seront plus importants que les investissements nécessaires à la transition écologique (Sondage Elabe-Véolia).
  • 78% des agriculteurs peinent à vivre de leur métier, se retrouvant pris entre la nécessité d’agir et le besoin de maintenir la rentabilité de leurs exploitations.

Consulter le dossier : Crise climatique agricole_octobre2024

 

un des champs de Didier Barbarit (Loire-Atlantique) inondé en pleine période de semis du lupin, octobre 2024